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Lecture et analyse d'un livre sur le sujet des troubles du déficit de l'attention

Ouvrage choisi : J’aide mon enfant à se concentrer, d’Edwige Antier

Le comportement d’un enfant présentant un trouble de l’attention va être caractérisé par :

  • De l’inattention : difficulté à focaliser son attention et à demeurer concentré

L’enfant peut également (mais pas forcément) présenter de l’hyperactivité. Cela va se caractériser par :

  • De l’impulsivité : l’enfant va réagir trop vite sans mesurer les conséquences de ses actions

  • De l’hyperactivité : l’enfant va être perpétuellement en mouvement


Le trouble va apparaître avant l’âge de 7 ans, il touche d’avantage les garçons. Il va affecter négativement l’apprentissage de la lecture, de l’écriture, des mathématiques etc. mais va également influencer la vie psychique (mauvaise estime de soi, anxiété, dépression) et la vie familiale.


Les causes peuvent être :

  • Génétiques : même famille

  • Environnementales : atteinte dans le cerveau pendant la grossesse (alcool, drogues)

  • Dues à des dommages cérébraux post-natals

  • Causées par des troubles alimentaires (sucre, gluten)


En effet, l’alimentation peut avoir un effet sur la capacité d’un enfant à demeurer concentré.


L'ouvrage que j'ai choisi d'analyser est paru pour la première fois dans les années 2000, mais il est encore réédité et vendu aujourd’hui.

L’auteure, Edwige Antier, est une pédiatre diplômée en psychopathologie de l’enfant.



L’ouvrage semble avoir pour objectif de permettre aux parents d’accompagner leurs enfants pour qu’ils de plus grandes réussites scolaires. La pédiatre y décrit des manières d’évaluer la situation de l’enfant (maturité, intelligence, difficultés à se concentrer ou réel trouble de l’attention) et propose de nombreux conseils pour améliorer l’attention de l’enfant.

J’ai volontairement choisi un écrit assez ancien, mais néanmoins scientifique, afin de pouvoir évaluer les informations données au regard des recherches menées ces dernières années, et ainsi mettre en parallèle le cours reçu par madame Elodie Jacquet et cette lecture.

Un problème se pose en effet rapidement au fil des pages : l’auteure ne semble pas établir de réelle distinction entre un enfant souffrant de troubles de l’attention et un enfant qui aurait simplement du mal à rester concentré. Elle explique par exemple que « plus d’un écolier sur dix a un trouble de l’attention Â», (alors que durant le cours, nous avons vu qu’il s’agirait en réalité d’un trouble touchant environ 5% des enfants), puis dès le paragraphe suivant explique qu’elle va « Ã©clairer les difficultés de concentration Â», (p’10) comme si ces deux termes avaient la même signification.

La pédiatre donne tout de même une définition du trouble de déficit de l’attention dans le chapitre « est-il nerveux ? Â» p’75. L’auteure ne fait aucune distinction entre le trouble du déficit de l’attention et l’hyperactivité : elle décrit ces enfants comme irritables, impulsifs, bougeant sans cesse, bruyants, agités. La manière d’expliquer le trouble par la pédiatre laisse entendre que ce serait l’hyperactivité qui conduirait au déficit de l’attention, et non pas deux troubles associés. Cependant, nous avons été informées durant le cours qu’un enfant peut souffrir de difficultés à rester concentré sans pour autant avoir du mal à tenir en place : ces deux troubles ne sont pas nécessairement associés.

La pédiatre différencie également le terme d’attention et de concentration, même si elle les emploie synonymement dans le reste de l’ouvrage :

Concentration : trie, sélection des informations pertinentes à comprendre et à retenir en inhibant ses autres centres d’intérêts. L’individu doit donc être capable de fixer l’activité mentale et de mobiliser toutes ses ressources intellectuelles.

Attention : état d’éveil des sens et d’attente pour percevoir et acquérir de l’information.

La concentration est par conséquent décrite comme « l’orientation de l’attention Â» (p’27).

Dans les chapitres suivants, elle propose de nombreuses pistes pour aider l’enfant à se concentrer : exercer l’enfant dès le plus jeune âge, contrôler son alimentation, limiter l’usage de la télévision, l’ordinateur, les jeux vidéo, le sommeil etc. en les décrivant comme des « traitements simples qui peuvent corriger les troubles de concentration Â» (p’11)

Si ces conseils m’apparaissent pour la plupart censés, ces derniers ne peuvent pas aider profondément un enfant souffrant de troubles déficitaires de l’attention, mais vont seulement améliorer les capacités des élèves ayant des difficultés de concentration. De plus, nous avons vu durant les cours que le trouble ne peut pas être soigné, mais que les conditions de vie peuvent être améliorées grâce à la médication (Ritaline, Concerta).

Mon attention se porte plus particulièrement sur le chapitre « Son alimentation Â» (p’124 à 136). Outre le fait que, tout au long de l’ouvrage, la pédiatre semble confondre difficultés de concentration et trouble de déficit de l’attention, dans cette partie de son écrit, les conseils prodigués pour soi-disant soigner le trouble me semblent partiellement inexacts.

Bien que nous avons vu durant le cours que les capacités de concentration d’un élève dépendent de son alimentation, les conseils de l’auteure m’étonnent :

  • Pour le petit déjeuner, elle insiste sur le caractère équilibré de ce repas, qui doit être constitué de lait, de céréales, d’un jus de fruit ou d’un fruit naturel, et de manière optionnelle de beurre, confiture, Å“uf et jambon. Pour les enfants qui n’auraient pas faim, elle propose un petit déjeuner ambulatoire composé d’une briquette de lait chocolaté et de biscuits de céréales au chocolat.

  • La collation devrait proposer un verre de lait avec un biscuit.

  • Le menu du déjeuner doit comprendre une entrée riche en légumes crus, un plat principal alliant des protides (viande, poisson, Å“uf) et des légumes. Le repas se termine par du fromage et un fruit.

  • Le goûter devrait comporter un aliment lacté ainsi qu’un fruit, éventuellement du pain, du chocolat, de la pâte à tartiner.

  • Enfin, le dîner se compose de potage ou salade, puis de viande, poisson ou Å“ufs accompagnés de légumes ou de frites ou de pâtes, de fromage, et pour le dessert de fruits, de gâteau, de glace ou d’entremets.


Les mises en garde de la pédiatre à la fin du chapitre sont les suivantes :

  • Les aliments sucrés sont à limiter pour les enfants qui ont tendance à grossir.

  • Des études récentes montrent que les enfants ont tendance à consommer trop de protéines.

Paradoxalement, l’auteure propose des aliments protéinés (viande, poisson, œuf et lait) à chacun des repas de l’enfant.

De plus, on sait aujourd’hui à quel point le sucre peut avoir des effets négatifs sur la concentration : ils sont donc à consommer en grande modération. Pourtant, la pédiatre propose également des aliments sucrés à chaque repas de l’enfant : sa capacité à demeurer concentré durant le temps scolaire est donc entravée par le petit déjeuner, puis par la collation, et enfin durant le déjeuner. Ensuite, le goûter sucré va avoir une influence négative sur sa capacité à se concentrer durant ses devoirs. Enfin, la consommation d’aliments sucrés à la fin du dîner peut retarder l’heure de son assoupissement, ce qui va à nouveau avoir des conséquences négatives sur sa capacité à demeurer concentré le lendemain.

Afin de pouvoir porter un regard critique sur ce qu’enseigne cet ouvrage, j’ai regardé le documentaire : Comment notre alimentation influence notre santé mentale ? de Raphaël Hitier pour ARTE (en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=htjtwcjVlNw).

Ainsi, les chercheurs expliquent que l’alimentation riche en gras et sucre a une influence sur les parties du cerveau utilisées pour la mémoire. Or, nous avons vu en cours que l’attention est grandement liée à la mémoire, notamment la mémoire de travail. Ils expliquent qu’il y aurait une corrélation entre l’alimentation de la mère durant la grossesse (beaucoup d’aliments transformés, trop gras et trop sucrés) et le comportement d’enfants plus agressifs, colériques, capricieux et déconcentrés. L’alimentation jouerait également un rôle sur l’anxiété (carence en oméga 3).


Ainsi, un chapitre sur l’alimentation au sein d’un livre sur les difficultés de concentration semble avoir sa place, mais il est à actualiser selon les recherches récentes afin de prodiguer des conseils plus informées.

Il me semble également important que la distinction entre un enfant ayant des « difficultés de concentration Â» et un enfant souffrant de « troubles du déficit de l’attention Â» soit plus marquée, afin d’expliciter le fait que la Ritaline n’est pas destinée au premier et que l’amélioration du sommeil, de l’alimentation et de l’espace de travail ne suffira pas à accompagner le second.


Néanmoins, même si les connaissances transmises au sein de cet ouvrage me semblent erronées, l’apprentissage d’une alimentation saine et équilibrée demeure justifiée en tant que condition favorisant l’intégration de savoirs. L’orthopédagogue peut alors avoir un rôle de formateur auprès des différents intervenants ainsi que des élèves. Il peut ainsi discuter tant avec l’équipe pédagogique qu’avec les membres de la famille sur les liens qu’il existe entre l’alimentation et l’énergie, la santé du cerveau, la mémorisation, le stress etc. l’orthopédagogue peut également créer de nouvelles habitudes alimentaires, en veillant à ce qui est proposé à la cantine ainsi qu’en instaurant des collations saines à l’école.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur le sujet, n’hésitez pas à lire mon travail « L’influence de l’alimentation, du bruit et du sommeil sur les apprentissages Â» au sein de la section : "psychologie et méthodologie des apprentissages" de cet e-portfolio.

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Sources :

  • Antier, E. J'aide mon enfant à se concentrer (2000)

  • image de l’enfant, profbienveillant, en ligne : http://profbienveillant.com/2014/09/comprendre-le-tdah-trouble-du-deficit-de-lattentionhyperactivite/

  • Jacquet, E. et Frère, S. (2019) Notes de cours non éditées, Haute Ecole Bruxelles-Brabant Defré, Bruxelles

  • Marsoudet, L. L’influence de l’alimentation, du bruit et du sommeil sur les apprentissages, (2019), dossier du e-portfolio

  • Raphaël Hitier pour ARTE, Comment notre alimentation influence notre santé mentale, (2019), en ligne : https://www.youtube.com/watch?v=htjtwcjVlNw

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